L’intention ici n’est pas de retourner le fer dans la plaie des amateurs de hockey, privés de leur sport préféré par un interminable conflit de travail. Mais le début du mois de mai nous apparaît tout indiqué pour rappeler à nos lecteurs les grandes lignes de la carrière d’Albert Langlois jr, celui qui demeure à ce jour le seul Magogois dont le nom soit gravé sur la coupe Stanley, et ce à trois reprises.
Unique garçon d’une famille qui compte quatre enfants, Albert Langlois jr voit le jour le 6 novembre 1934. Ses parents habitent sur la rue Saint-Jacques, dans la paroisse Sainte-Marguerite. C’est là où, dès l’enfance, il s’initie au patinage qu’il pratique dans l’entrée de cour du voisin d’en face, Monsieur Milette, qui remise sa voiture pendant les mois d’hiver.
La famille Langlois habite à Magog quelques années avant de s’établir à Sherbrooke où Junior se découvre une passion pour le hockey. Après un apprentissage chez les juniors et les seniors à Québec, puis deux saisons à Rochester, dans la Ligue américaine, il gradue avec le Canadien de Montréal en 1957-58. Dans une Ligue nationale qui ne compte que six équipes, l’exploit n’est pas banal.
D’autant plus que le Canadien, vainqueur de la coupe Stanley en 1956 et 1957, est la référence du hockey professionnel. En route vers une séquence record de cinq coupes consécutives, les trois dernières (1958, 1959, 1960) avec Langlois, les Flying Frenchmen déploient une offensive d’anthologie avec les Richard, Béliveau, Geoffrion, Moore et compagnie. Mais la brigade défensive, qui remporte cinq fois le trophée Vézina entre 1956 et 1960, n’est pas piquée des vers non plus.
C’est au sein de cette unité, aux côtés des Doug Harvey, Tom Johnson, Jean-Guy Talbot et Bob Turner, et devant Jacques Plante, qu’évolue Langlois, un patineur de 6 pieds qui fait environ 200 livres. Le timing sert à merveille le Magogois d’origine qui gagne la coupe Stanley à ses trois premières saisons, la dernière il y a 45 ans, le 14 avril 1960. Ses ex-concitoyens ont d’ailleurs la chance de le voir à l’œuvre puisque plusieurs parties sont présentées à la télévision de Radio-Canada. Échangé aux Rangers de New York en juin 1961, Junior Langlois quittera le hockey en 1967 après de courts séjours à Détroit et Boston.
Même s’il a quitté Magog depuis belle lurette, l’ancien numéro 19 du Tricolore, qui vit en Californie avec son épouse Sharon, garde néanmoins un très bon souvenir de sa région natale où il a toujours des amis et où il revient encore à l’occasion.
Serge Gaudreau