Dans toute l’histoire de Magog (1888-2006), il n’y a eu que trois démissions de maires en poste : Alfred L’Archevêque en 1918, Alfred Auger en 1921 et Gérard Laurendeau en 1966. Ce dernier, élu le 2 novembre 1964 avec une très forte majorité contre Maurice Théroux et Ernest Simard (1722 votes contre 661 et 250), remet sa démission le 16 mai 1966.

 

L’ancien Hotel de Ville et Marché public de Magog : on y annonce la construction d’un nouvel Hotel de Ville, qui verra le jour en 1966.

En 1964, le nouveau maire annonce le début d’une ère de progrès pour Magog. Il a de grands projets, dont les plus importants sont la construction d’un nouvel hôtel de ville ainsi que d’un nouvel aréna. L’hôtel de Ville, construit en 1915, a déjà été condamné à deux reprises par les inspecteurs du gouvernement. En juin 1965, Laurendeau déclare que le projet d’un nouvel hôtel de ville sera entrepris sans référendum, mais il se trompe. Un débat passionné s’engage, la population est divisée et la tenue d’un référendum s’impose. Un argument de taille des opposants est la disparition du marché public, nécessaire à la réalisation du projet.

Le référendum a lieu le 19 juillet et le projet est accepté avec une majorité de 238 voix. Les services de la firme Onide Gagné inc. sont retenus et la première pelletée de terre a lieu le 17 août. Cependant, la population refuse que la Ville fasse les frais d’un nouveau marché et c’est l’Association des vendeurs qui aménage un nouveau marché sur la rue Laurier, lequel est inauguré le 26 novembre 1965.

La construction d’un nouvel aréna divise aussi la population. Un « Comité de l’aréna » est formé et émet des cartes de membres. L’ouverture du parc de l’Est a lieu le 15 juillet 1965, mais l’aréna, également construit par Onide Gagné inc., ne voit le jour que l’année suivante, en 1966. La première pelletée de terre a lieu le 6 juin 1966.

Le développement industriel est une autre préoccupation du maire Laurendeau. Le terrain de MacPherson Lumber, de la rue du Lac, dont le moulin a été détruit par un incendie en 1964, est exproprié par la ville. MacPherson reconstruit sur la rue Sherbrooke et devient ainsi le premier occupant de notre parc industriel.

Les autres préoccupations du conseil élu en 1964 sont : le recrutement d’un ingénieur permanent, le développement d’un pôle touristique, la construction d’un deuxième pont sur la rivière Magog à la hauteur de la rue Sherbrooke, un nouveau pont dans l’Est (Michigan), ainsi qu’une route (rue Belvedère) reliant le Michigan au chemin d’Ayer’s Cliff.

Un autre sujet particulièrement chaud (trop peut-être?) est la réorganisation du service de police municipale, sur laquelle se penchent des consultants de l’extérieur. En janvier 1966, une division profonde règne au sein même du conseil sur ce dernier sujet. Trois conseillers menacent de démissionner, un autre démissionne en mars et, finalement, le maire Gérard Laurendeau remet lui-même sa démission le 16 mai 1966. Il s’agit de la première démission d’un maire en fonction à Magog, depuis 45 ans, la troisième et dernière à ce jour.

Gérard Laurendeau laisse cependant le souvenir d’un maire visionnaire et initiateur de plusieurs grands projets.

Maurice Langlois

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *