Vous souvenez-vous du temps où tous les automobilistes devaient acheter leurs nouvelles plaques avant le 28 février? C’est au 452 de la rue Saint-Patrice Ouest, là où se situe maintenant le stationnement du Métro et de la pharmacie Jean Coutu qu’on devait faire la file à l’extérieur si on attendait la dernière semaine de février pour se procurer les licences de l’année pour son véhicule.

Monsieur Fernand Lauzon fut émetteur de licences pour le gouvernement du Québec, avec l’assistance de son épouse Marguerite, de 1952 à 1971. Le bureau était attenant à la résidence puisque Monsieur Lauzon se déplaçait en fauteuil roulant suite à un accident survenu en 1947 qui l’avait rendu paraplégique.

Ce n’est pas à l’ordinateur que les immatriculations étaient complétées à cette époque mais minutieusement à la main, ainsi que le rapport détaillé qui devait être posté quotidiennement. Chaque « set » de plaques, puisqu’il fallait en fixer une en avant du véhicule et une en arrière, coûtait une vingtaine de dollars (soit 24,10$, 23,40$, 25,50$..). Autre temps, autres mœurs : après la fermeture du bureau, lorsque le rapport était terminé et que les sommes recueillies balançaient avec les entrées, les policiers escortaient Madame Lauzon pour faire le dépôt à la Banque de Montréal.

À cette époque, les gens ne prenaient pas un numéro pour être servis; la longue période d’attente à l’extérieur donnait lieu à une activité sociale annuelle où tous promettaient de se procurer leurs nouvelles plaques dès janvier l’année suivante. Il y avait même de bons samaritains qui faisaient plusieurs fois la file afin de rendre service à quelqu’un dans l’impossibilité de s’y rendre. Puisque le bureau de Transvision Magog logeait au même endroit à compter de 1957, plusieurs clients du câble retardaient le paiement de leur mensualité de

Plusieurs voitures stationnées sur la Rue Principale en 1946. À l'époque, on devait apposer la plaque d'immatriculation à l'avant et à l'arrière de celles-ci - Fonds studio RC. La Société d'histoire de Magog
Plusieurs voitures stationnées sur la Rue Principale en 1946. À l’époque, on devait apposer la plaque d’immatriculation à l’avant et à l’arrière de celles-ci – Fonds studio RC. La Société d’histoire de Magog

3,50$ lors de cette période d’achalandage.

Au décès de Monsieur Lauzon, en 1971, le bureau des licences est opéré par Richard et Nicole Langlois, au 1280 Maisonneuve. Il en sera ainsi jusqu’en 1979, année au cours de laquelle les Caisses populaires Desjardins deviennent mandataires de la Société d’assurance-automobile du Québec.

C’est en 1982 que la SAAQ implante le système d’étalement sur toute l’année pour le renouvellement des immatriculations mettant ainsi fin à la contrainte du 28 février pour tous les automobilistes du Québec. Depuis 2000, c’est la Chambre de commerce et d’industrie Magog-Orford qui s’Est vue confier le mandat des permis, licences et enregistrements par la SAAQ.

Danielle Lauzon

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